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La Vie de l’âme
La vie de l’âme c’est l’amour.
Aimez dit l’Évangile. C’est le mot de Jésus; ce fut
celui de Bouddha, comme ce fut celui de Moïse, lorsque tous deux dirent : «
Aimez-vous les uns les autres », et « aimez votre prochain comme vous-même ». L’amour infuse une nouvelle force et une nouvelle vie dans les âmes, au moyen
de la Bonté.
Ce fut là tout le secret des apôtres, qui
conquirent le monde à l’idée nouvelle, sans aucune arme, simplement parce
qu’ils rayonnaient d’une splendeur et d’une vie intense cultivée par l’amour.
Il y a trois voies principales pour aller à Dieu,
correspondant aux trois personnes de la Sainte Trinité, et l’Amour est la voie
du Saint-Esprit. L’idéal de chaque homme devrait être d’exalter cet
élément en lui-même afin d’arriver à connaître le pur amour et devenir un Frère
de Lumière, car, avant que l’amour puisse régner sur la terre, il faut d’abord
qu’il règne en chaque individu. L’amour ainsi conçu nous fait entrer dans la
grande Église spirituelle dont l’Église extérieure n’est qu’un vague reflet et
combien corrompu, hélas !
Si nous cherchons à unir tous les hommes en les
aimant, ce sera divin. Jésus d’ailleurs l’a très bien expliqué lorsqu’il a dit
que c’était la même chose : aimer son prochain ou Dieu. Développons donc en
nous l’amour et faisons de la terre par l’union fraternelle de tous les hommes:
un Paradis!
Mais, si l’Amour nous enveloppe, il faut qu’il soit
pur.
Le Père, le Fils et le Saint-Esprit conduisent à la
Béatitude Infinie, mais chacun nécessite la Vierge qui est la Pureté, condition
indispensable pour la divinisation de l’homme.
L’Amour, vêtement, n’est rien, s’il ne renferme en
lui la Pureté : âme.
Tel doit être l’amour. Et le jour où il aura
pénétré dans le cœur de tous les hommes, sera un jour de triomphe pour le
Christ et l’Évangile, de bonheur pour l’humanité. Il y aura joie par toute la
terre, car tous ceux qui le goûteront ressentiront une joie sans pareille,
d’autant plus profonde que leur amour sera plus universel ; ils vivront pour
les autres, tous dans l’unité, et ce sera bien là la véritable vie de l’âme.
JOANNY BRICAUD.
In « Le Spiritualisme moderne : revue des sciences
morales », N°8, 20 avril 1898.
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